Test de la console RG351V ANBERNIC

2020 a été le théâtre d’une véritable explosion de l’engouement pour le rétrogaming, les périodes de confinement y étant certainement pour beaucoup. De ce fait, de nombreux joueurs ayant connu les premières consoles de Nintendo et Sega -ou ayant eu la chance de dilapider leur argent de poche dans l’espace bruyant des salles d’arcade- ressentent à présent cet élan de nostalgie pour leurs vieux jeux. Les fabricants de consoles portables chinoises l’ont bien compris et, loin de proposer de vulgaires jeux électroniques en plastique bon marché et aux couleurs criardes, on découvre une diversification d’appareils avec de belles finitions et aux caractéristiques résolument prometteuses. Je vous propose d’en découvrir l’un d’eux, la console portable RG351V de chez ANBERNIC.

PRESENTATION

Unboxing

L’emballage de cette console ne déroge pas à la charte graphique du fabricant : une boite blanche reprenant simplement les contours de l’appareil au tracé noir, de même qu’un logo sobre et le numéro du modèle. Un rappel des caractéristiques techniques sur l’une des tranches, la liste des boutons sur une autre et… et ben c’est à peu près tout ! Le designer chez ANBERNIC est soit daltonien, soit il a été viré peu avant la sortie du modèle RG280V. En même temps, qui s’intéresse vraiment à la couleur, aux logos fantaisistes, aux images 3D… c’est du rétrogaming après tout, non ?

La console est accompagnée du strict nécessaire : un cordon USB-C ainsi qu’un dépliant expliquant brièvement son utilisation, en anglais d’un côté et en chinois de l’autre côté. Toutefois, le fabricant a pris la peine d’ajouter un écran de protection en verre avec un petit kit d’installation sous la forme de lingettes de nettoyage pour une pose impeccable, sans trace ni poussières.

Choix du modèle

Disponible en 3 couleurs : gris, noir fumé (translucide) ou bois, on dénote un réel parti pris pour le choix du dernier ton qui est loin de trouver son équivalent sur le marché des consoles (ou autres appareils d’ailleurs). Pour ma part, c’est forcément vers ce modèle que je me suis tournée et ma console ressemble au résultat improbable de l’accouplement entre une Game boy et une Kalimba ! J’adore ! Alors, je vous arrête tout de suite : non, ce n’est pas du vrai bois ! Aucun arbre n’a été massacré pour concevoir cette carcasse, et aucun risque de se prendre une écharde en jouant. Il s’agit bien d’un plastique imitant à la perfection les nervures et les nœuds. Il ne manquerait que l’odeur pour apporter une touche finale à la supercherie.

Description générale

Un rapide coup d’œil sur l’appareil permet de découvrir la présence d’une croix directionnelle ET d’un joystick analogique (ce qui est formidable !), de 4 boutons A, B, X et Y, des boutons « start » et « select », ainsi qu’un dernier plus petit noté F pour « Fonction ». La face latérale gauche propose quant à elle deux boutons pour le volume alors que sur la droite, on retrouve le bouton d’allumage, un autre plus petit pour le reset que l’on utilisera le moins possible, je l’espère, ainsi que 2 slots permettant d’accueillir les cartes micro SD. Le dessous est réservé à la connectique avec une prise jack et 2 ports USB type C pour brancher des manettes mais l’un d’eux, identifié DC, permettra également de recharger la batterie de la console. Enfin, l’arrière est échancré afin de proposer 4 gâchettes L1, L2, R1 et R2.

CARACTERISTIQUES

• Ecran = 3 ,5 pouces dalle IPS
• Définition = 640 * 480 (ratio 4/3)
• CPU = 1,5 GHz
• RAM = 1 GHz
• Stockage = 2 slots micro SD
• Batterie = 3 900 mAh
• Connectivité = Wifi et Bluetooth intégrés
• Logiciel = Linux EMUELEC
• Gamme de prix = environ 110 euros

INSTALLATION

La machine arrive avec une batterie chargée à moitié afin de préserver les accus durant le transport et le stockage. De ce fait, certains préfèreront procéder à une charge complète de l’appareil avant de l’allumer alors que d’autres se contenteront de la demi-charge pour étrenner leur nouveau joujou. Si vous faites partie de la première catégorie, il vous faudra partir en chasse d’un chargeur de téléphone/tablette de 5V/2A ou brancher la console sur le port USB de votre ordinateur le temps que le voyant passe au vert mais cette seconde méthode est un poil plus longue.

La RG351V est livrée avec 2 cartes micro SD directement installées dans les emplacements réservés : une de 16 Go sur le slot du haut, et l’autre de 64 Go sur le slot du bas. La plus petite sert à booter sur le système d’exploitation fourni tandis que la seconde permet le stockage des émulateurs ainsi que des jeux. Au total, ce ne sont pas moins de 2 586 jeux qui sont disponibles en mémoire lors de l’achat, avec des supports d’émulation allant de la Gameboy à la PS1, en passant par les bornes d’arcade CAPCOM. Toutefois, tous les jeux proposés sont loin d’être des pépites vidéoludiques, surtout que certains titres semblent être des adaptations (pour ne pas dire copies) des opus officiels. Mais compte tenu de la masse, il y en a forcément pour tous les goûts, de la découverte à la nostalgie.

UTLISATION

Système embarqué

Le système tourne sous Linux avec une surcouche EMUELEC (et RETROARCH en tâche de fond). Si cela ne vous parle pas, personne ne vous en voudra, j’ai moi-même parfois encore un peu de mal avec tous ces systèmes, surcouches, firmwares… Bref, mais si vous voulez mon avis, c’est selon moi l’un des plus jolis et des plus fluides que l’on puisse actuellement trouver sur le marché. Le thème proposé par défaut permet de classer les jeux par console (megadrive, gameboy, snes, PS1…). Il est toutefois modifiable dans les paramètres qui proposent d’autres fonds d’écran accompagnés de polices différentes. Cette personnalisation nécessite tout de même une connexion à internet qui se fait en activant simplement le Wifi et en se connectant à la box de la maison. Les paramètres permettent également de changer le mode de classement des jeux, leurs métadonnées (nom, note en étoiles, image de la jaquette…), surtout que les listes d’origine ont été éditées à la truelle (classement alphanumérique par endroit, classement numérique dans d’autres, avec des ordres aléatoires qui ne facilitent pas les recherches). Alors oui, vous pouvez opter pour un archivage personnalisé mais sur 2 586 jeux, je vous souhaite bon courage 😊

Prise en main

Le ratio 4/3 de l’écran est impeccable pour l’émulation des anciens jeux qui étaient justement étudiés pour ce format sur nos téléviseurs de l’époque. De plus, les 3,5 pouces sont parfaitement exploités et l’écran, moins étiré que sur d’autres modèles, parait donc plus grand. Si on la compare justement avec son ainée, la RG351P, cette dernière propose un ratio 3/2 ce qui étire sensiblement les cotés et impose un redimensionnement de l’écran aux puristes en quête du « perfect pixel ». Et ce redimensionnement passe donc par l’ajout de bandes noires sur les côtés et ainsi, une diminution de la surface de jeux.

Dans les mains, la console est vraiment légère et s’avère particulièrement confortable pour tout utilisateur avec des mains de taille moyenne. D’instinct, vos doigts vont soit se replier vers le bas, à l’exception des index qui vont trouver leur place au niveau des gâchettes, soit s’entrelacer à l’arrière de la console, en mode prière au Dieu de Nintendo ou Sega, selon votre confession. Sur une console portable, comme sur une manette de jeu en général, ma priorité repose personnellement sur le toucher de la croix directionnelle. En effet, difficile de tenir de longues heures de jeu avec une direction trop ferme, ou présentant des stries antidérapantes qui s’avèrent douloureuses à la longue. C’est pourquoi cette croix est vraiment pas mal : elle est cliquable, mais sans bruit, et molle, mais pas trop. Les boutons « start » et « select » ne sont pas en gomme moelleuse comme dans les vieilles manettes où l’on ne savait jamais si on avait bien appuyé ou non. Le stick analogique ressemble en tout point à ceux de la Switch, ce qui est également un très bon point. Il est également cliquable pour accéder à la touche L3 nécessaire dans certains jeux. Les gâchettes arrière sont légèrement décalées en hauteur pour les différencier à l’aveugle. Pour ma part, les touches L2 et R2 sont plus faciles d’accès que les touches L1 et R1 mais c’est une habitude à prendre. De plus, ces doubles gâchettes étant arrivées assez tard dans les consoles, elles ne sont nécessaires que pour la PS1 car sur la Gamecube et la Dreamcast, et il n’en fallait finalement que deux.

En jeu, l’arrière de l’écran de la console chauffe sensiblement mais ce n’est pas le cas du reste de l’appareil. Etant donné que l’on n’entend absolument pas de ventilateur à l’intérieur, on peut imaginer un système de refroidissement sommaire mais efficace, comme une chambre en cuivre ou des dissipateurs sur les composants les plus actifs. Pour vérifier, il faudrait démonter mais je ne m’y risquerai pas.

Emulation des jeux

Quelles sont les consoles émulées par cette mini-machine ? Sur le papier, on parle de la Dreamcast, la PS1 et la Nintendo 64, mais en pratique, ce n’est pas tout à fait vrai. Si la PS1 tire généralement bien son épingle du jeu, ce n’est pas le cas de la Dreamcast qui rencontre beaucoup de lags et de bugs de son ou de la N64 qui trouve malheureusement peu de titres jouables en l’état. De ce fait, si vous comptez justement acquérir cette console pour ces deux plateformes, je ne pourrai que vous déconseiller l’achat car vous allez forcément être déçus. Pour ce qui est des consoles plus anciennes, et donc moins gourmandes, l’émulation se fait à la perfection, parfois même avec un rendu bien meilleur que le modèle original ! Je pense notamment à des titres comme Aladdin sur Megadrive qui sont de toute beauté. Reste le cas, un peu à part, de la DS. L’émulation de cette console nécessiterait la présence de 2 écrans dont un tactile. L’appareil propose une alternative en permettant de basculer d’un écran à l’autre et de transformer le stick analogique en stylet pointable et cliquable. Personnellement, la gymnastique ne m’a malheureusement pas convaincue et je pencherai plutôt pour privilégier des titres dont le second écran n’est pas une obligation, comme du Mario Kart par exemple.

AMELIORATIONS

Si 2 586 jeux peuvent satisfaire la plupart des acquéreurs, il est fort possible que vous fassiez partie des personnes qui souhaiteront personnaliser leur console avec leurs propres jeux. Sachez qu’il est tout à fait envisageable d’ajouter ou supprimer tout ou partie des titres présents dans la mémoire de l’appareil puisque les jeux sont directement installés sur la carte micro SD de 64 Go. Plutôt technique, il existe de nombreux tutoriels sur internet vous expliquant la marche à suivre mais je ne pense pas être la mieux placée pour vous guider sur ce terrain.

CONCLUSION

Les plus : un ratio 4/3 parfait, une étonnante teinte bois disponible, le poids, présence d’un joystick en plus de la croix directionnelle, le prix.

Les moins : les paramétrages avancés, les améliorations tournées vers un public averti, l’émulation limitée au consoles peu gourmandes, pas de sortie HDMI.

Infos complémentaires : site du fabricant

RETROUVEZ EGALEMENT LE TEST DE LA RETROID POCKET 2

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